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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 07:36
Robert Bober, Quoi de neuf sur la guerre ?, Gallimard

En 1945-46, petit à petit, les survivants du génocide reviennent des camps. A Paris, dans l'atelier de M. Albert, tailleurs, finisseuses et repasseurs sont tous des rescapés d'une façon ou d'une autre. Déjà rentrés ou seuls de leur famille à ne pas avoir été déportés, ils tentent de reconstruire leur vie.

Raphaël et Betty, les enfants de M. Albert, passent l'été au manoir de D., une colonie qui accueille des enfants juifs. Raphaël s'y lie d'amitié avec Georges qui attend encore ses parents. A la fin de l'été Georges reste au manoir, devenu un pensionat pour orphelins.

Robert Bober fait revivre une communauté qui a été soudée par les persécutions communes et qui s'épaule. La narration est multiple. Dans chaque chapitre c'est un nouveau personnage qui s'exprime sans que ce soit toujours évident de savoir lequel mais ça n'empêche pas d'avancer. Malgré le titre la guerre, la shoah sont à peine évoquées, c'est plutôt une toile de fond sur laquelle les informations arrivent comme inopinément, comme des allusions. Un des ouvriers a pu, après un long procès, récupérer le logement où il habitait avant guerre mais le propriétaire a reçu en compensation 8 800 francs de loyer pour la période où son locataire "habitait" ailleurs.

J'ai beaucoup aimé ce très bon roman en partie autobiographique qui aborde la question de ce qui se passe après la shoah pour les victimes. C'est un sujet qui n'est pas si courant, il me semble. J'ai découvert aussi tout le petit monde des ateliers de confection et une culture en voie de disparition : on parle encore yiddish et il y a un théâtre yiddish à Paris.

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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 07:35
Eliot Pattison, La prière du tueur, 10-18

Nous retrouvons notre héros Shan menant l'enquête dans les alentours d'un village perdu de l'Himalaya. Il doit retrouver l'assassin qui sévit dans le coin et qui coupe et emporte les mains de ses victimes. Pendant ce temps ses amis les moines Lokesh et Gendrun sont gardés en otages par Chodron, le chef du village, un méchant corrompu. Quand le totalitarisme sert de moyen d'action au capitalisme, les résultats ne sont pas beaux à voir.

Shan va croiser bien du monde en pérégrinant sur la montagne. Des chercheurs d'or clandestins, organisés autour d'un Parrain, retraité de la sécurité politique. Une jeune scientifique navajo et son oncle, à la recherche des origines lointaines de leur peuple. Et même un citoyen de l'ex-RDA ("Ses athlètes étaient tellement doués que le reste du monde a été obligé de la faire disparaître"). En route sur les traces d'un chemin de pélerinage Bon (une antique culture tibétaine) Shan se retrouve aussi confronté à des fantômes de son passé, souvenirs de séjours dans les centres de torture du régime chinois.

L'histoire avance lentement, le chemin de pélerinage me semble trop fantastique pour être crédible mais Eliot Pattison crée une ambiance plaisante dans le cadre grandiose des montagnes du Tibet et j'aime toujours autant la lecture. La fin du roman laisse présager d'importants changements pour le prochain épisode.

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 11:36
Un week-end à Rome, la semaine dernière, pour y visiter la villa Medici où un mien ancêtre fut prix de Rome.

Il en a peint cette aquarelle :

Un tour au Colisée, au Palatin et au forum. C'est là qu'on voit vraiment que cette ville fut maîtresse du monde. C'était bien mais rapide. Il faudra y revenir avec plus de temps.

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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 18:06
Izzi Lokku, La face cachée de l'Inde, Eyrolles

Voilà encore un ouvrage qui veut casser le mythe de la shinning India. Izzi Lokku liste, en une vingtaine de courts chapitres, toutes les casseroles de l'Inde actuelle : suicides de paysans et sous-équipement des campagnes, violences inter-religieuses et ségrégation de castes, mariages arangés et scandale de la dot... C'est facile à lire et on sent qu'Izzi Lokku est vraiment scandalisé par un certain nombre de choses qui se passent dans son pays d'origine. Bien pour un premier aperçu sur l'Inde.

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 06:38
Aravind Adiga, Le tigre blanc, Buchet-Chastel

Le tigre blanc c'est Balram Halwai, fils d'un pauvre conducteur de rickshaw. Bien qu'il réussisse correctement à l'école il en est retiré pour travailler dans un tea-shop. Il se fait plus tard embaucher comme chauffeur pour le fils d'un riche propriétaire terrien, tout juste revenu des Etats-Unis. Balram raconte son existence de serviteur exploité dans des lettres qu'il adresse au premier ministre de la Chine à l'occasion de son prochain voyage en Inde. Il y explique comment la corruption fini par toucher même ceux qui se veulent honnêtes. D'abord son maître puis lui-même.

Aravind Adiga peint le tableau de l'Inde des ténèbres, par opposition à l'Inde de la lumière, la shining India des publicités. Pour s'en sortir il faut jouer des coudes et faire preuve de débrouillardise. C'est quand il se résoud à jouer le jeu des pots de vin et des magouilles que Balram s'élève.

Mon sentiment sur ce livre est mitigé. Je me suis finalement laissée prendre par l'histoire mais je n'ai pas trop apprécié la façon dont c'est écrit, notamment le fait que chaque chapitre soit présenté comme une nouvelle lettre au premier ministre chinois. J'ai trouvé que ça cassait un peu le rythme.

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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 09:59
Andreï Makine, La vie d'un homme inconnu, Seuil

Ivan Choutov est un écrivain d'une cinquantaine d'années, d'origine russe et vivant en France. Son amie, beaucoup plus jeune que lui, vient de le quitter et il décide d'aller en Russie. Il souhaite y revoir Iana qu'il aimât trente ans plus tôt.

A Saint Petersbourg Choutov est volontier accueilli par Iana mais elle n'a guère de temps à lui consacrer. Elle est devenue une femme d'affaires pressée, toute occupée à gagner de l'argent et à le dépenser. Choutov découvre alors que la Russie d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec celle qu'il a quittée. Elle est entrée dans cette société de consommation qu'il avait du mal à supporter en France.

C'est cependant ici qu'il va rencontrer Volski. Ce vieil homme lui raconte sa vie : survivant du siège de Léningrad, déporté au goulag, interné en hôpital psychiatrique, il a finalement été réhabilité après la mort de Staline mais surtout il a vécu un grand amour qui a surmonté toutes ces difficultés et a donné son sens à sa vie.

Des deux personnages c'est Volski qui est le plus intéressant. Toute son histoire est liée à celle de la Russie depuis la deuxième guerre mondiale. Choutov quant à lui ne m'est pas très sympathique, c'est un homme aigri. Je me demande à quel point ce n'est pas en partie Makine qui se cache derrière le personnage. Il termine son récit avec une conclusion à laquelle je n'adhère pas. Comparant l'époque actuelle avec celle de l'URSS il constate que c'était "une époque qu'il sait indéfendable et où pourtant vivaient quelques êtres qu'il faudra coute que coute sauver de l'oubli". Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas dire la même chose du monde d'aujourd'hui.

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 17:43
Philip K. Dick, La vérité avant dernière, J'ai lu

En 2010 la troisième guerre mondiale a opposé bloc-est et bloc-ouest. Ca a été une guerre nucléaire et la surface de la terre a été entièrement iradiée. Mais les hommes avaient eu le temps de se creuser des abris souterrains et ils ont survécu. 15 ans plus tard ils y sont encore, ils fabriquent des robots, les solplombs, qui -croient-ils- continuent la guerre à la surface. Sur terre la radioactivité s'est en fait rapidement dissipée et une minorité de privilégiés, les Yancees, occupe d'immenses domaines, servie par les solplombs. Ils produisent de fausses informations destinées à maintenir la majorité souterraine dans son ignorance de la réalité.

Mon fils qui est un fan de K. Dick m'a souvent conseillé d'en lire mais je dois dire que la SF ne m'attire guère à priori. Me trouvant un peu à court de lecture sur mon lieu de vacances j'ai fini par m'y mettre et, ma foi, j'ai bien apprécié.
Ce roman date de 1964 et s'inscrit dans le cadre de la guerre froide. En 2025 on parle encore de l'URSS et au début j'ai trouvé que ça avait un petit côté désuet mais ensuite je m'y suis faite.
La deuxième chose qui préoccupe K. Dick c'est le totalitarisme, nazi ou stalinien, et son intérêt pour la propagande et la manipulation de l'information. Chez les Yancees la fabrication des nouvelles occupe un certain nombre de techniciens.
Je remarque enfin que les femmes sont quasi inexistantes, confinées à des rôles de figuration. Mes enfants m'assurent que ce n'est pas une habitude chez K. Dick.

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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 08:25
Amin Maalouf, Le dérèglement du monde, Grasset

Depuis la fin de la guerre froide le monde dans lequel nous vivons est déréglé. Déréglement climatique, économique et intellectuel. Les cultures occidentale et arabo-musulmane s'opposent en des affrontements meurtriers. Amin Maalouf, Libanais d'origine et vivant en France depuis longtemps, se considère comme héritier de ces deux cultures. Dans cet ouvrage il analyse le dérèglement du monde actuel et plus particulièrement le ressentiment du monde arabe à l'égard de l'occident en général et des Etats-Unis en particulier.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. Je l'ai trouvée intelligente, claire et facile à comprendre sur des sujets qui ne le sont pas toujours. C'est vraiment un ouvrage de vulgarisation et de réflexion qui permet de mieux comprendre le monde dans lequel on vit. Amin Maalouf renvoie chacun à ses responsabilités et ne prend pas un parti plus que l'autre : "ce que je reproche aujourd'hui au monde arabe c'est l'indigence de sa conscience morale; ce que je reproche à l'occident, c'est sa propension à transformer sa conscience morale en instrument de domination."

La situation est grave mais pas désespérée et l'auteur termine sur les voies qui pourraient permettre d'en sortir. Il pense que les populations migrantes ont un rôle important à jouer pour être un lien entre orient et occident. Là aussi j'adhère totalement à son propos mais je ne suis pas sûre qu'on aille dans ce sens aujourd'hui en Europe et je reste à la fin sur un sentiment un peu inquiet.
Henri aussi a apprécié.

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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 07:33
Jean-François Parot, Le noyé du Grand Canal, JC. Lattès

1778, Nicolas le Floch, commissaire au Châtelet, doit déjouer des cabales menées contre la reine Marie-Antoinette. A l'issue d'une soirée costumée elle n'a pas retrouvé un bijou offert par le roi. A-t-il été égaré, a-t-il été volé ? Des personnes mal intentionnées pourraient-elles utiliser cette perte contre elle ? De plus il se trouve que la reine est enfin enceinte après des années d'attente. Voilà encore une occasion de la déshonorer : et si Louis 16 n'était pas le père ? Un maître-chanteur menace de répandre un libelle à ce sujet.

Quel panier de crabes cette cour de Versailles ! De haut en bas nombreux sont ceux qui essaient de faire leur profit sans trop regarder aux moyens. Le frère du roi, Provence, et son cousin Chartres, futur Philippe-Egalité, aimeraient bien régner. Pour cela il leur semble que médire contre la reine peut être une bonne solution.

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle aventure de Nicolas le Floch. Jean-François Parot apporte tout un tas de petites anecdotes qui rendent très vivante et crédible la peinture de la société parisienne de la fin du 18° siècle. Anton Mesmer et son "baquet" font courrir la foule et la cour, friandes de découvertes scientifiques. C'est l'époque des Lumières et notre héros et ses amis s'essaient même à la psychologie quand il s'agit de démasquer un tueur psychopathe. C'est aussi fort bien écrit.
Il y avait eu l'automne dernier une adaptation télévisée des deux premiers épisodes de la série. D'autres sont à venir pour cette année, parait-il. Je les attends avec impatience. En tout cas depuis Nicolas le Floch a pour moi les traits de l'acteur Jérome Robart.


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22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 08:02

Me voici de retour de vacances. Je suis notamment allée camper deux semaines en famille en Allemagne, dans l'est du pays. Nous avons d'abord été dans la Suisse Saxonne qui est la version allemande du Paradis Tchèque où nous étions l'an dernier. Cette région se trouve à la frontière de la République Tchèque, au sud-est de Dresde. C'est touristique depuis la fin du 19° siècle. J'aime beaucoup ces anciens lieux de villégiature.



De là nous sommes allés passer une journée à Dresde :


Depuis la réunification la ville est en plein chantier. Elle a subi des bombardements très violents en 1945 et a été détruite en grande partie. L'église au fond de la photo (église Notre Dame) était restée un tas de pierres et a été reconstruite depuis 1994.

Il reste encore des souvenirs de l'ancienne RDA :


Nous avons terminé la journée au Zwinger, palais baroque où nous avons visité la galerie de peinture des maîtres anciens et apprécié la cour du bâtiment.

Le bain des nymphes

Nous avons ensuite été planter notre tente sous les pins, au bord du lac de Falkensee, dans la banlieue de Berlin. J'ai beaucoup aimé visiter cette ville immense au riche passé. A chaque instant on marche dans les pas de l'histoire et on en trouve des traces.

Le château de Charlottenburg. A l'intérieur, salles au décors baroques somptueux.

La porte de Brandebourg.

Le Reichstag.

Le mémorial de l'holocauste. Il y a en-dessous un musée extrêmement bien fait et intéressant.

Le Mur,

Check point charlie,

et la Trabant.

Nous avons aussi été en excursion pour une journée à Postdam qui se trouve au sud-ouest de Berlin. Nous avons visité le château de Sans-Souci. Il est entouré d'un parc immense plein de merveilles rococo.

Vue de Sans-Souci.

Le pavillon chinois.

Détail du pavillon chinois. C'est tellement beau que j'ai eu du mal à m'en détacher.

Conclusion : jusqu'à présent je ne connaissais pas Berlin et ça ne me manquait pas. Maintenant que je sais tout ce que j'ai raté je ressens un petit sentiment de frustration. Je crois qu'il faudra y revenir pour une semaine complète.

En rentrant à la maison nous avons fait escale à Rothenburg (dans l'ouest du pays cette fois), charmante petite ville médiévale :




 



 

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