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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Jules Renard

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 14:42

tour.jpgBoris Akounine, La prisonnière de la tour, Points

 

Encore trois nouvelles mettant en scène Eraste Fandorine. Cet ouvrage est sorti en poche il y a déjà un an mais il avait échappé à mon attention. Du coup je le trouve d'occasion (bon prix, bon état) sur le site d'une intéressante entreprise.

 

Dans Conversation de salon, Eraste Fandorine résoud à distance le mystère de la disparition d'une jeune fille dans une demeure isolée.

 

De la vie des copeaux l'amène à enquêter sur la mort par empoisonnement du patron de la compagnie von Mack, de son secrétaire et de l'homme de ménage de la société. On suspecte la concurrence d'avoir voulu éliminer un rival dangereux, les deux autres étant des victimes collatérales. A moins que l'héritier n'aie voulu s'assoir plus rapidement dans le fauteuil du patron ?

 

Avec La prisonnière de la tour Boris Akounine multiplie les clins d'oeil au lecteur. Un riche propriétaire de Saint Malo, Michel des Essarts, descendant du capitaine de corsaires rencontré dans Le faucon et l'hirondelle, fait appel à Sherlock Holmes et à Eraste Fandorine pour déjouer les menaces d'Arsène Lupin à son encontre. L'aventure est racontée pour partie par Watson et par Massa. Les points de vue divergents des deux narrateurs, chacun tenant pour l'un des enquêteurs, rendent le récit hillarant. La nouvelle est dédiée à Maurice Leblanc.

 

Encore une fois j'apprécie et je m'amuse beaucoup.

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 16:50

chapeletBoris Akounine, Le chapelet de jade, Points

 

Trois nouvelles mettant en scène Eraste Petrovitch Fandorine, héros que j'aime beaucoup. Ouvrage sorti le 21 mars en poche, acheté le 22 et lu le 23. Il n'y avait pas une minute à perdre. C'est le compte-rendu qui est un peu plus long à produire car je suis pas mal occupée par un tas de tâches annexes à la lecture en ce moment.

 

Dans Shigumo, Eraste Fandorine, alors vice-consul de Russie au Japon, cherche qui a assassiné un compatriote et ex-collègue, devenu moine bouddhiste. Au monastère on pense qu'il a été victime du spectre Shigumo. Mais Fandorine ne croit pas aux esprits. Bien que cette nouvelle soit très courte, Boris Akounine arrive à me ballader. Et me réjouit, comme toujours : "Tout bien réfléchi, il en vint à la conclusion que, pour sa rencontre avec le monstre japonais, mieux valait se vêtir d'un costume local. Dans la garde-robe de l'assesseur de collège, figuraient deux accoutrements japonais : un kimono blanc (cadeau d'un prince de sang royal pour le remercier de ses conseils dans une affaire épineuse) et une tenue noire près du corps telle qu'en portent les shinobis, maîtres du clan des espions professionnels. Ce costume complété par un masque noir rendait presque invisible dans la nuit.

Après une courte hésitation, Eraste Petrovitch opta pour le kimono blanc."

 

Le chapelet de jade se déroule à Moscou où un antiquaire spécialisé dans les chinoiseries a été littéralement découpé en morceaux. Fandorine enquête dans la communauté chinoise de la ville, secondé de son fidèle Massa.

 

La vallée du rêve emmène le lecteur aux Etats-Unis où une communauté d'utopistes russes, disciples de Fourier et de Tchernychevski, a créé son phalanstère. Malheureusement une bande de malfrats, les Foulards noirs, vient troubler cette existence paisible et le richissime Maurice Star, protecteur de la communauté, fait appel à Fandorine pour tirer cela au clair. Dans le lointain Wyoming notre héros croise aussi un groupe de mormons dissidents et la fille d'un gros éleveur de bestiaux, jeune femme audacieuse, bien différente de celles qu'il a l'habitude de fréquenter.

 

Pas de mauvaise surprise avec Boris Akounine, c'est toujours un régal pour moi. Personnage perspicace mais dont l'auteur se moque gentiment à l'occasion, humour fin : une lecture qui fait plaisir.

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 17:13

Catherine.jpgAndreï Makine, Une femme aimée, Seuil

 

Le cinéaste russe Oleg Erdmann est obsédé par l'idée de faire un film sur Catherine 2, la Grande Catherine (1762-1796), personnage aux multiples facettes. Elle fut une souveraine éclairée qui modernisa son pays. Mais aussi elle a eu de très nombreux amants ce qui a donné naissance à une légende noire qui la présente comme une nymphomane capable de crimes horribles par jalousie. Oleg Erdmann veut, lui, présenter la femme derrière la souveraine. Catherine a-t-elle été aimée ? A-t-elle aimé ?

 

Le roman se déroule autour de la fin de l'URSS. Dans les années 1980, Oleg doit affronter la censure soviétique. Il faut ruser pour présenter la tsarine autrement que comme une despote. La monarchie a forcément tort. Dans les années 1990, la censure est celle de l'argent. Il s'agit de montrer un maximum de scènes de sexe pour faire de l'audience et Oleg est amené à réutiliser les mêmes ruses pour faire passer ce qui lui tient à coeur.

 

Makine nous raconte deux histoire en parallèle. Il y a celle d'Oleg, tourmenté par son film et son identité de Russe d'origine allemande qui l'empêchent de mener une existence sereine. Et il y a des éléments de biographie de Catherine 2. Au fond de tout ça la question qui est posée est celle de l'essence de l'être humain et de ce qui permet d'atteindre le bonheur. Mon impression sur ce livre est mitigée. Les épisodes de la vie de Catherine sont présentés de façon un peu répétitive ce qui rend la lecture lassante mais en même temps il y a aussi de bonnes trouvailles, notamment sur la recherche de l'amour, qui sont comme des éclaircies pour moi et qui me font rappeler qu'il faut que je relise les premiers romans de Makine qui m'avaient tant plu.

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 19:14

pestePatrick Deville, Peste et choléra, Seuil

 

Peste et choléra est une biographie romancée d'Alexandre Yersin. Alexandre Yersin (1863-1943) est (peu) connu pour avoir découvert le bacille de la peste et conçu un vaccin contre la peste. A la fin du 19° siècle, ce jeune savant talentueux travaille d'abord aux côtés de Pasteur à Paris. Mais Yersin est aussi un touche-à-tout et veut voyager. Alors qu'il aurait pu faire une brillante carrière de professeur de médecine, il quitte la France pour l'Indochine. Il s'installe dans le village de pêcheurs de Nha Trang (aujourd'hui station balnéaire du Vietnam) où, au cours des années, il va poursuivre ses recherches sur les maladies humaines et animales, explorer l'arrière-pays, développer l'agriculture, acclimater l'hévéa et l'arbre à quinquina, expérimenter tous azimuts.

 

J'ai apprécié de découvrir l'hstoire de Yersin, personnage intéressant, par contre j'ai été un peu déçue par l'écriture de Patrick Deville, surtout parce que j'ai eu tendance à comparer avec Kampuchea qui m'avait beaucoup plu et que je n'ai pas retrouvé tout ce que j'y avais aimé, notamment le côté carnet de voyage. Au moins ça montre que Patrick Deville est capable de se renouveler.

 

Quand même, ça se lit plutôt facilement, l'auteur s'est appuyé sur des extraits de lettres de Yersin à sa mère et à sa soeur, il y a des moments amusants et je relirai sans doute Patrick Deville. Un peu ennuyeux : le site Slate accuse Patrick Deville d'avoir recopié les extraits de lettres cités chez un autre auteur au lieu d'être allé les chercher directement aux sources comme il le prétend.

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 14:54

borlantHenri Borlant, "Merci d'avoir survécu", Points

 

Henri Borlant est né à Paris en 1927 de parents juifs originaires de Russie, arrivés en France avant la première guerre mondiale. Dans les années 1920 et 1930 la famille Borlant s'agrandit régulièrement jusqu'à neuf enfants. Ils vivent à Paris. Le père est tailleur. En août 1939, la menace de guerre se précisant, les autorités parisiennes décident d'évacuer certains quartiers. La destination de la famille Borlant est Saint-Lambert-du-Lattay dans le Maine-et-Loire. Les petits Parisiens découvrent la campagne et s'intègrent sans difficultés. Inscrit à l'école catholique Henri est baptisé, il devient croyant et pratiquant.

 

En juillet 1942 Henri, 15 ans, son frère Bernard, 17 ans, sa soeur Denise, 21 ans et leur père sont arrêtés. Ils sont détenus quelques jours à Angers puis déportés directement vers Auschwitz-Birkenau où ils arrivent le 23 juillet. Henri est rapidement séparé des membres de sa famille et affecté à la Mauerschule, "école du bâtiment". Dans son récit il raconte les terribles conditions de survie, les violences permanentes mais aussi la solidarité entre détenus. Ce qui lui a permis de survivre c'est la camaraderie, la volonté de revoir sa mère, la foi.


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Birkenau

 

Fin octobre 1944 Auschwitz-Birkenau est évacué, Henri est envoyé à Ohrdruf en Allemagne. C'est de là que, début 1945, il s'évade avec un camarade, profitant de la désorganisation qui accompagne la défaite allemande. Henri Borlant est rentré en France en avril 1945. De tous les membres de sa famille qui ont été déportés (aussi ses grands-parents et une tante), il est le seul à être revenu. A 18 ans, avec seulement le certificat d'études, il a repris sa scolarité, passé le bac, est devenu médecin. Il est membre d'associations pour la mémoire de la shoah, témoigne depuis 1992. En 2010 j'avais eu la chance de le rencontrer. Ce qui m'avais frappée à l'époque c'est qu'il connaissait encore son numéro matricule (tatoué sur le bras) par coeur, en allemand, en polonais et en ukrainien, les langues dans lesquelles on pouvait le lui demander. "Si on ne repondait pas assez  vite, c'était la mort", nous a-t-il dit.

 

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Auschwitz

 

Ce témoignage est paru en 2011. En 2010 il était en train de l'écrire mais il avait du mal, il n'était pas content de son style. C'est un style simple, tout comme son auteur qui est pour moi un héros admirable, courageux, engagé (il l'a été aussi dans sa profession de médecin) et modeste. Un ouvrage accessible et clair, tout à fait lisible par des adolescents.

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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 14:43

faucon.jpgBoris Akounine, Le faucon et l'hirondelle, 10-18

 

Nicholas Fandorine est invité à une croisière dans les Caraïbes par sa tante Cynthia. Une fois à bord du paquebot Le faucon, notre héros découvre que la vieille dame compte sur lui pour l'aider à découvrir un trésor et qu'elle est associée dans cette quête à deux autres personnages. Chacun des trois équipiers ne connaît qu'un tiers de l'itinéraire qui mène au trésor, chacun ayant hérité sa portion d'un de ses ancêtres.

 

1702. La jeune Laetitia von Dorn, lointaine cousine de Nicholas Fandorine, s'embarque sur la frégate L'hirondelle pour aller délivrer son père, otage du féroce sultan Moulay Ismaïl à Salé, au Maroc. Mais le capitaine Desessars et son second Logan ont d'autres projets et voyagent en fait vers les Caraïbes pour y mettre la main sur le célèbre trésor du capitaine Pratt, le Corsaire Malchanceux.

 

Comme dans les précédentes aventures de Nicholas Fandorine (ici et ), on a deux histoires imbriquées l'une dans l'autre. Autour, celle de Nicholas et à l'intérieur, celle d'un de ses lointains ancêtres, ici Laetitia von Dorn. La trouvaille, cette fois, c'est que le narrateur des aventures de Laetitia est un perroquet japonais doté du Don de la Pleine Vie, qui voit tout, qui comprend tout mais qui ne parle pas, ce qui est bien embêtant quand on a des tas de choses à dire. C'est aussi l'animal qui fait le lien entre Laetitia et Nicholas.

 

J'ai beaucoup aimé cette histoire de corsaires et de chasse au trésor, amusante et plaisante à lire.

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 09:32

oiseauxPeter May, L'île des chasseurs d'oiseaux, Babel

 

L'inspecteur Fin Macleod de la police d'Edinbourg est envoyé en mission sur son île natale de Lewis, au nord de l'Ecosse, car un meurtre vient d'y être commis avec un mode opératoire semblable à une affaire sur laquelle il avait enquêté. Fin n'a pas mis les pieds sur Lewis depuis qu'il l'a quittée 18 ans plus tôt pour étudier à l'université. Il ne souhaite pas y retourner mais son fils de 8 ans vient de mourir accidentellement, il en tient sa femme pour responsable et il veut s'éloigner d'elle. Son retour à Lewis va être l'occasion de se remémorer un passé auquel il a soigneusement évité de penser depuis tout ce temps.

 

Le roman alterne des chapitres sur l'enquête en cours et des chapitres sur l'enfance et l'adolescence de Fin. Alors c'est Fin le narrateur tandis que quand il s'agit des événements contemporains on a affaire à un narrateur extérieur. Les retrouvailles du policier avec d'anciennes connaissances, son meilleur ami, son premier amour, entraînent le retour de souvenirs passés et on comprend rapidement que c'est par là que se cache la raison qui l'a tenu éloigné de Lewis.


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Lewis

 

Qu'est-ce que c'est que cette île des chasseurs d'oiseaux ?

A 100 kilomètres de Lewis se trouve un îlot rocheux, An Sgeir, sur lequel viennent nicher des fous de Bassan. Chaque été un petit groupe d'hommes de Lewis part chasser les gugas, les oisillons de fou. Pendant deux semaines ils vivent à la dure sur l'îlot, font un grand massacre de gugas sur les falaises (aujourd'hui limité à 2000 pièces par la loi), les plument, les salent et les ramènent à Lewis où ils passent pour un met de choix. Autrefois leurs ancêtres faisaient cela pour sauver leurs concitoyens de la faim. Aujourd'hui c'est devenu une sorte de rite d'initiation pour les jeunes gens qui y sont admis, comme Fin lors du dernier été qu'il passa à Lewis. La tradition veut que ce qui se passe à An Sgeir reste à An Sgeir. Les participants forment une confrérie soudée qui ne révèle rien des moments vécus ensemble. Et manifestement il s'est passé quelque choses de grave cet été là.


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An Sgeir

 

J'ai bien aimé ce roman où on découvre petit à petit les drames qui hantent le passé de Fin Macleod jusqu'au dernier, le plus terrible, dont la révélation nous est assenée à la toute fin. J'ai trouvé le suspense bien mené et la chute pas décevante. Par contre, ce qui me gêne un peu c'est justement la succession de malheurs qui frappent le héros. J'ai trouvé que ça faisait un peu trop pour le même homme. J'ai apprécié la description du cadre de vie rugueux de l'île de Lewis, battue par la mer et le vent. L'ambiance m'a fait penser à celle de l'Islande telle qu'elle est décrite dans les romans d'Arnaldur Indridason. Peut-être un peu plus confinée à Lewis.

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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 09:10

srk.jpgGin Piau, L'univers Shah Rukh Khan, Editions Tensing

 

Comment j'ai découvert Bollywood et Shah Rukh Khan :

En décembre 2005 je pars deux semaines en Inde avec une amie fan de Bollywwood et de Shah Rukh Khan. Elle a tenté de me convertir avant le départ en m'envoyant un ou deux films de son idole. Je me souviens avoir regardé Dilwale dulhania le jayenge*. Je l'ai trouvé long et un peu ennuyeux. Sur place le cinéma qui chante et qui danse est partout : dans l'avion, à l'hôtel, dans le bus mais ce qui conquiert mon coeur c'est le pays, la chaleur, la poussière, la nourriture, les sites, les gens...

 

Je reviens décidée à en approfondir la connaissance et je commence à lire tout ce qui me tombe sous la main. Mon amie m'a recommandé de regarder Swades* et Kal ho naa ho*. Je m'y mets avec un peu plus de bonne volonté et là, coup de foudre ! Dans la foulée je reprends Dilwale dulhania le jayenge : ça n'est pas ennuyeux du tout ! Sept ans plus tard l'enthousiasme de la découverte s'est un peu estompé mais j'ai toujours plaisir à regarder un Bollywood à l'occasion et je suis la carrière de Shah Rukh Khan, notamment par l'intermédiaire du site Fantastikindia.

 

Et voilà que Babelio propose L'univers Shah Rukh Khan dans sa dernière édition de Masse critique ! Je saute sur l'occasion de me procurer un ouvrage sur un de mes acteurs préférés.

 

Qui est Gin Piau ? Une fan de Shah Rukh Khan, manifestement.

 

Qu'est-ce que c'est que ce livre ? Un sorte d'abécédaire de Shah Rukh Khan (à partir de maintenant j'écrirai SRK), de A comme acteur à U comme UK (United Kingdom = Royaume Uni en français). Pour chaque chapitre une présentation du thème suivie de citations de la star sur le sujet. On peut ainsi apprendre ce que SRK pense (ou du moins ce qu'il en dit) de l'argent, du cinéma, des femmes, etc...

 

Mon avis : D'abord je dois dire que c'est la première fois que je lis un livre destiné aux inconditionnels d'une vedette. Je découvre une adoration dont je me demande si je dois la trouver ridicule ou touchante : "Shah Rukh est-il un homme ou quelque déité réincarnée ? Hanuman se penchant sur son berceau à la naissance lui aurait-il donné des dons surnaturels ?" "Il est un être extraordinaire au sens propre du terme : hors de l'ordinaire, hors du commun. Il est une source d'inspiration, un exemple, un maître à penser, une star, une icône, un phénomène."

Les citations nous montrent que si SRK est une personnalité ouverte et tolérante -ce que ne sont pas tous les Indiens- il ne s'agit pas non plus du philosophe du siècle. Quant à moi je m'aperçois que si j'apprécie de le voir à l'écran, je me fiche un peu de savoir ce qu'il pense de ceci ou cela.

 

Alors, quel intérêt ? Le chapitre France fait un rapide récapitulatif des relations du cinéma indien avec la France, depuis les frères Lumière jusqu'au festival de Cannes en passant, bien sur, par l'entrée de SRK au musée Grévin.

Je découvre l'existence de Khan Abdul Ghaffar Khan (1890-1988) leader politique musulman, non-violent, partisan de Gandhi, qui s'opposa à Ali Jinnah (leader de la ligue musulmane) au sujet de la Partition de l'Inde. Une rapide recherche sur internet m'apprend que le réalisateur Sanjay Leela Bhansali a en projet un biopic de ce personnage. Voilà qui m'intéresse.

 

Finalement, quel bilan ? A mon avis, un ouvrage à reserver aux mordus de SRK. L'éditeur est plus optimiste : "Si vous appartenez à cette partie de la population qui ne connaît pas encore Shah Rukh Khan, voici votre chance de découvrir l'acteur, l'être humain, le présentateur, l'homme de télévision, le philosophe et les films de Bollywood." Je crois moi que vous feriez mieux de passer par ses films. Et puis L'univers Shah Rukh Khan coûte quand même 29 €.

 

ddlj-copie-1.jpgDilwale Dulhania le jayenge : Raj (SRK) est un jeune NRI (Non Resident Indian = Indien expatrié). Lors d'un voyage à travers l'Europe il s'éprend de Simran (Kajol), NRI également. A leur retour à Londres le père de Simran s'oppose à l'idylle et emmène aussitôt sa fille en Inde pour qu'elle y épouse son promis. Raj la suit, bien décidé à emporter sa belle, avec l'approbation de sa famille.

DDLJ est le film qui a apporté la gloire à SRK. Il oppose une première partie comique où Raj fait le pitre pour séduire Simran et une deuxième plus tendue. L'amour triomphera-t-il face aux traditions ? La réponse est que les parents veulent le bonheur de leurs enfants et qu'ils sont donc capables de reconnaître leurs erreurs surtout s'ils ont affaire à un jeune homme décidé mais respectueux.

 

 

Swades_0.jpg

 

 

 

Swades : Mohan (SRK) est un NRI, chef de projet à la NASA, en passe d'obtenir la nationalité américaine. Un voyage en Inde pour y retrouver sa vieille nourrice va bouleverser sa vie. Sur place Mohan découvre la vie difficile des pauvres villageois, les discriminations dont sont victimes les femmes et les hors castes.

Un beau film qui donne une image assez réaliste, me semble-t-il, de la vie rurale en Inde.

 

 

 

 

 

 

khnh.jpgKal ho naa ho : Naina (Preity Zinta) est une jeune NRI, pilier de sa famille depuis la mort de son père. Elle n'a donc guère de temps pour penser à l'amour ou pour s'amuser. Pour elle la vie est une affaire sérieuse. Tout va changer avec l'arrivée d'Aman (SRK) qui semble décidé à lui faire découvrir le bonheur à tout prix. Mais Aman cache un terrible secret.

Après une première partie légère et amusante où on assiste aux manoeuvres de séduction d'Aman, la seconde partie est beaucoup plus dramatique avec la révélation du secret d'Aman. La fin est carrément pathétique et en fait des tonnes pour nous arracher des larmes. C'est un peu trop.

 


tous les livres sur Babelio.com

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 18:56

russeJean-François Parot, L'enquête russe, 10-18

 

Des espions russes et américains à Paris ? L'action se situerait-elle pendant la guerre froide ? Non car nous sommes en 1782 quand les espions s'appelaient des mouches. Le tsarévitch Paul, héritier de la Grande Catherine, est en visite incognito à Paris. Incognito cela signifie qu'il est là sous l'identité de comte du Nord mais que pratiquement tout le monde sait qui il est.

 

Nicolas le Floch, commissaire de police au Châtelet, est chargé de gagner sa confiance pour pouvoir l'approcher. Au même moment un autre Russe, le comte de Rovski, est assassiné d'une façon particulièrement violente. Y a-t-il un lien avec la visite du tsarévitch ?

Quant aux Américains, il s'agit de l'ambassade de Benjamin Franklin, à la recherche de soutiens dans leur guerre d'indépendance contre l'Angleterre.

 

Je retrouve toujours avec plaisir les aventures de Nicolas le Floch. En vieillissant notre héros devient un peu désabusé sur son époque. Il voit avec regret les faiblesses de la monarchie et la morgue des grands qui se croient supérieurs au peuple. L'envie le prend régulièrement de s'en retourner dans ses terres de Bretagne. Le lecteur, lui, voit se profiler la Révolution qui vient. L'époque est fort bien décrite et c'est si bien écrit.


farines.jpg

 

Pour compléter mon plaisir, Nicolas le Floch revient aussi à la télévision sur France 2 avec Le sang des farines, vendredi 1° mars.

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 18:59

limonovEmmanuel Carrère, Limonov, POL

 

Conçu au début du siège de Stalingrad, Edouard Veniaminovitch Savenko est né le 2 février 1943, 20 jours avant que capitule la 6° armée du Reich. Très vite le jeune garçon décide que son sort ne sera pas ordinaire -à la différence de son père, officier du NKVD qui n'a pas su faire carrière- mais qu'il vivra une vie d'aventures qui impressionnera ses contemporains. "Il ne veut pas d'une vie honnête et un peu conne, mais d'une vie libre et dangereuse : une vie d'homme".

 

 

 

 

Dès son adolescence il expérimente tout ce qui peut le faire sortir du rang. Il est d'abord un petit voyou puis se lance dans la poésie et commence à fréquenter l'underground de Kharkov puis de Moscou. C'est à cette époque qu'il prend le pseudonyme de Limonov, de limon, citron et limonka, grenade. Il quitte l'URSS en 1974 pour les Etats-Unis. A New-York il couche un temps dans la rue puis devient valet de chambre d'un milliardaire ; à Paris il fréquente Jean-Edern Hallier et la bande de l'Idiot international et arrive enfin à se faire publier. Au début des années 1990 il est engagé du côté des Serbes dans la guerre de Bosnie avant de revenir en Russie où il est aujourd'hui une des figures de la contestation contre Vladimir Poutine.

 

Ce personnage a fasciné Emmanuel Carrère. Fasciné est bien le mot car il y a à la fois de l'admiration pour une vie aventureuse en face de laquelle Carrère se ressent comme un petit-bourgeois plan-plan et de répulsion pour certains choix de Limonov : son admiration pour les assassins des Balkans, Arkan, Karadzic, Mladic ; le nom de parti national-bolchévique pour le parti politique russe dont il est l'un des fondateurs.

 

Au tout début de son livre, Carrère présente Limonov ainsi : "Ce n'était pas un auteur de fiction, il ne savait raconter que sa vie, mais sa vie était passionnante et il la racontait bien". Et bien Carrère c'est un peu pareil. Quelque soit le personnage dont il traite, il s'agit bien souvent d'un prétexte pour parler de lui (Un roman russe, D'autres vies que la mienne). Et il raconte bien. Ca faisait quelque temps que je ne l'avais pas lu mais dès les premières pages j'ai retrouvé son style que j'aime, qui rend tout passionnant, avec de l'humour et de l'auto-dérision qui me le rend sympathique.

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